Prométhée

Tiziano Foucault-Gini

08 - 17.06.23

 Vernissage / Opening 
Jeudi 8 juin 18h-21h
Thursday 8th June 6pm-9pm

galerie Sator Marais
8 passage des Gravilliers
75003 Paris

communiqué de presse

 


Trinity

Trinity est l’association de deux sujets :Le mythe de Prométhée : le passe-partout est un dessin à la pierre noire réalisé à partir d’une coupe laconienne à figures noir réalisée vers -550, et attribuée au Peintre d'Arcésilas. Elle est conservée au Musée Vatican. Elle montre Atlas supportant le monde, et Prométhée enchainé, un aigle lui dévorant le foie.
Le premier essai nucléaire dans le désert du Nouveau-Mexique dans le cadre du projet Manhattan (WWI) : il s’agit d’une reconstitution des négatifs du champignon atomique dans l’ordre antéchronologique. Au départ, il s’agissait de retrouver l’image manquante : celle qui n’apparaît pas dans les archives, celle de la zone avant la détonation.

L’association de ces deux concepts lui est venue suite à la découverte de l’ouvrage L’obsolescence de l’Homme de Gunter Anders. Il y aborde la honte prométhéenne. « Elle est “la honte qui s’empare du "honteux" ("beschämend") devant l’humiliante qualité des choses qu’il a lui-même fabriquées. Celle qui fait éprouver la faiblesse et les limites de la condition biologique humaine face aux moyens exponentiels de ceux de la machine et de la technologie envisagée comme sujet historique. Submergé par ses propres créations, l’homme - l’être engendré et non fabriqué est aliéné et tiraillé par un décalage qu’il définit comme l’a-synchronicité chaque jour croissante qui existe entre l’homme et le monde qu’il a produit.»

Référence manifeste de l’exposition collective Prométhée, Le jour d’après : “C’était aussi pour moi un prétexte pour dépeindre le soulèvement sous un nouvel aspect, jusqu’ici j’avais représenté le soulèvement de l’Homme, le soulèvement de la nature ici c’est l’Homme qui soulève la nature”.

Trinity,2023
Graphite et pierre noire sur papier / graphite and black stone on paper
47 x 47 cm
© Pauline Assathiany

 

Patrocles

Patrocles est l’association de deux images. La première est une sculpture de Ménélas tenant Patrocles. Elle est située à Florence dans la loggia dei Lanzi sur la Piazza della Signora. La seconde est une image du soulèvement de Gwanju amorcée en mai 1980. C’est une image que l’artiste avait précédemment utilisée pour clôturer un fanzine dans lequel était associé le soulèvement et l’éruption du mont Saint-Hélène survenus au même moment, et à partir de laquelle il avait réalisé un dessin. La représentation de ces deux martyrs met en exergue la survivance de certains motifs liés à la guerre, et plus généralement la violence.

Patrocles, 2023
Graphite sur papier /graphite on paper
12 x 15,5 cm
85 x 61,5 cm ( avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

Patrocles, 2023
Graphite sur papier /graphite on paper
12 x 15,5 cm
85 x 61,5 cm ( avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

Héliobiologie

Ce dessin est l’association de deux images : un zoom d’une éruption solaire ainsi qu’une émeute en France en 2005. Cette composition reprend le concept du scientifique russe Alexandre Tchijevski qui réalisa une étude sur l’impact des éruptions solaires sur le biotope terrestre. Il met en œuvre par la suite un graphique sur plusieurs siècles dans lequel il mit en relation les fortes périodes d’intensité solaire avec les pics de violences dans les sociétés humaines (guerres, émeutes, révolutions).

Héliobiologie, 2022
Graphite sur papier /graphite on paper
10 x 26 cm
23,5 x 39,5 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

Inventaire d’une criminologie

Ce dessin est le fruit d’une collaboration avec la maison d’édition Topsafe London. Cet inventaire a été réalisé dans le but d’illustrer un ouvrage sur la criminologie londonienne. Ce livre rassemblera des textes d’historiens, de sociologues, de journalistes, d’artistes et de repris de justice.

 

Inventaire d’une criminologie, 2022
Graphite sur papier / graphite on paper
36,5 x 15 cm - 51,5 x 37,8 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

 
 

Panini n°84 Mexico world cup 1986

Panini n°84 Mexico world cup 1986, 2023
Graphite sur papier / graphite on paper
10 x 7,8 cm
18,2 x 14,5 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

Maradona est devenue une divinité. Il est célébré comme un saint dans les rues de Naples, il incarne et nous rappelle le syncrétisme religieux qui transpire des murs de la cité volcanique depuis des millénaires. Il faisait des miracles sur le terrain mais sans renoncer à son coté humain : comme Prométhée qui vola le feu pour le donner aux Hommes, Maradona vole aux Dieux l’étoile de son agilité pour restituer à l’humanité le feu du divertissement. Il incarne la revanche : celle du peuple argentin aux Malouines contres les britanniques, et celle des Napolitains après des années sombres post tremblement de terre.

Comme Prométhée, malgré les meilleures intentions, il a essuyé une série de défaite suivies d’incroyables retours, comme le foie dévoré qui renaît miraculeusement. Il est un martyr, cible de nombreuses tentatives de mise en silence sur le terrain qui lui ont valu de longue et profondes blessures. Malgré ses innombrables chutes, son obésité, son infarctus, l’arthrose, un œdème cérébral, il eut à chaque fois la force de renaître, de se relever et repartir pour un nouveau défi.

Diego est le plus grand et le plus aimé des Héros Épiques moderne parce qu’il a toujours réussi à gagner « nonobstant ». Nonobstant il ne jouait pas dans les équipes les plus fortes, nonobstant les blessures, nonobstant les dépendances, nonobstant les limites de son propre corps il gagnait toujours. Comme les mythes grecs, il est aimé parce qu’il unit divinité et humanité, avec la capacité de se relever de toutes les blessures.

 

La férule, Spartacus et l’aigle

Ce triptyque est une filiation entre le mythe de Prométhée et celui de Spartacus. La première image est celle d’une férule associée à de la fumée. C’est la plante méditerranéenne dans laquelle, selon le mythe, le Titan aurait transmis le feu aux Hommes. La deuxième image est tirée du film Spartacus de Kubrick. Il s’agit du moment où le gladiateur déclenche une émeute et se sert de la grille de sa cage pour s’évader. La troisième est un fragment d’une peinture de Frans Snyders et Pierre Paul Rubens, Prométhée supplicié, dans lequel l’aigle dévore le foie du Titan. Tout comme son supplice, l’image se répète. L’aigle incarne par ailleurs l’Empire Romain qui fit également de Spartacus un martyr crucifié.

La férule, Spartacus et l’aigle, 2023
Graphite sur papier / graphite on paper
Férule : 6,5 x 8 cm - 22,2 x 16 cm (avec cadre /with frame)
Spartacus : 15,3 x 9,5 cm - 22,4 x 30,8 cm (avec cadre / with frame)
Aigle : 6,5 x 8 cm - 22,2 x 16 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

La férule, Spartacus et l’aigle, 2023
Graphite sur papier / graphite on paper
Férule : 6,5 x 8 cm - 22,2 x 16 cm (avec cadre /with frame)
© Pauline Assathiany

La férule, Spartacus et l’aigle, 2023
Graphite sur papier / graphite on paper
Aigle : 6,5 x 8 cm - 22,2 x 16 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

 

La férule, Spartacus et l’aigle, 2023
Graphite sur papier / graphite on paper)
Spartacus : 15,3 x 9,5 cm - 22,4 x 30,8 cm (avec cadre / with frame)
© Pauline Assathiany

 
 

2 novembre 1975

2 novembre 1975, 2022
Graphite sur papier / graphite on paper
17,7 x 12,5 cm
29 x 21, 8 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

« Ah, crier c’est peu, et se taire c’est peu :

Rien ne peut exprimer une existence entière!
Je renonce à toute actions... Tout ce que je sais c’est n’est que dans cette rose je reste à respirer, dans un seul misérable instant, l’odeur de ma vie: l’odeur de ma mère...
Pourquoi je ne réagis pas, pourquoi je ne tremble pas de joie ou je ne me réjouie pas d’une pure angoisse? 
Pourquoi je ne sais pas reconnaître cet antique lien de mon existence? 

Je le sais: parce que en moi est désormais enfermé le démon de la rage. Un petit, sourd, sombre; sentiment qui m’intoxique épuisement, qu’ils disent, une fébrile impatience des nerfs: mais la conscience n’en est plus libérée.

La douleur qui en moi peu à peu m’aliène si je m’énerve à peine se détache de moi, tournoie sur elle même pulse confuse dans mes tempes,
Me rempli le coeur de pus,
Je ne suis plus le maître de mon temps…
Jadis, rien n’aurait pu me vaincre.
J’étais enfermé dans ma vie comme dans le ventre maternel, dans cet ardent 
Odeur d’humble rose humide. »

La Rabbia, Passolini

 

Étude du Greco pour le palais Farnese

Ce dessin est la première image exécutée pour son projet réalisé au palais Farnese avec Aristide Barraud. C'est une étude d’après une peinture du Greco, faisant partie de la collection Farnese au Musée archéologique de Naples. Ce garçon était le point de départ de l’histoire représentée dans ce collage. Cette intervention portait sur l’idée de l’instant décisif, ces moments dans la vie où une opportunité passe, ces moments pour lesquels on se prépare et qui peuvent véritablement changer nos destins à tout jamais. Ce jeune garçon est situé au début de la palissade. Il est accompagné de deux textes qui inaugurent l’histoire que le duo a raconté.

Étude du Greco pour le palais Farnese (détail), 2023
Graphite sur papier / graphite on paper
8,6 x 7,5 cm - 51,5 x 37 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

Étude du Greco pour le palais Farnese, 2023
Graphite sur papier / graphite on paper
8,6 x 7,5 cm - 51,5 x 37 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

« Aussi loin que je me souvienne la Flamme a toujours été là »

« Je voulais aller vite, toujours plus vite, toucher la lune et revenir toucher leur coeur pour devenir ce qu’ils n’imaginaient même pas ce qu’ils comprendraient une fois embrasé mon avenir dans un feu impossible à contenir »

 

La lotta continua

Cette lithographie est une réinterprétation, une réactivation d’une des premières affiches de Lotta Continua. Elle a été réalisée avec l’aide des camarades italiens de l’artiste, avec qui cette image a été repensée au fil de débats. Elle se veut un questionnement sur la lutte contemporaine. Le texte a été complètement réécrit et les titres détournés à l’aide de points d’interrogation.

 

La lotta continua ?, 2023
Lithographie originale signée et numérotée / original lithograph
64 x 39,5 cm - 72 x 49 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

 

La lutte continue ?

Que sait-on aujourd'hui sur le mouvement Lotta Continua ?
Pourquoi cette histoire est considérée comme une erreur ?
Pourquoi tentent ils de nous faire oublier cette partie de l’Histoire ?  

Que peut-on faire pour continuer la lutte ?
Que signifie continuer la lutte?
Que reste t-il des luttes passées?
Que devrait-il rester ?
Que devrait-on changer ?
Que devrait-on laisser ?
Que devons nous transmettre ?

Comment redonner vie aux images de Lotta Continua ?
Comment réactiver et crée de nouvelles narrations possibles en partant d’une mémoire historique nationale ?
Représenter cette image signifie en faire son apologie ?
Reproduire cette image signifie participer à cette lutte ?
La continuer ?
Sommes nous encore en mesure de nous poser les bonnes questions ?
Notre génération traverse-t-elle un réel réveil politique ?

Sera-t-il suffisant pour changer la situation actuelle ?
Pourquoi notre génération a si peur de prendre et défendre une position ?
Pour quoi devions-nous lutter ?
En quoi devons nous croire ?
Comment éviter que les narrations populistes, dictatoriales et antidémocratiques prennent le dessus sur le monde
contemporain ?
Il est peut être trop tard pour revenir en arrière ?

En tant que jeune artistes contemporains quel est notre responsabilité ?
Comment saboter par des moyens artistiques ces dictatures blanches?
Quelle différence il y a t-il entre faire de l’art et descendre dans la rue?
La lutte armée est-elle encore légitime ?
Est-ce possible d’éviter la violence ?
La violence est encore nécessaire pour changer l’état des choses ?
Comment répondre à la violence d’État ?
Notre rage sert-elle à l’État ? 

Comment éviter des morts idéologiques ?
Sommes nous vraiment prêts à mourir pour un idéal ?
Un crayon peut-il avoir aujourd'hui le même calibre qu’un P38 ?
Se rebeller c’est juste mais est-ce vraiment possible ?
Qu’avons nous fait de la pensée révolutionnaire du passé ?
Rien ?

 

Archives

Archives est la reconstruction d’une planche contact. Elle rassemble 4 années de photographie prises durant différentes manifestations. La plupart sont issues du mouvement des gilets jaunes, ou des marches pour les migrants. On y retrouve des rassemblements contre des lois liberticides. Depuis l’arrivée de l’artiste à Paris, il documente avec sa camera argentique au point les manifestations. C’est le premier geste qui l’a emmené vers l’exploration du soulèvement comme forme « poético-artistique ». C’est la matière première, le point de départ de toutes les images qu’il a pu générer depuis.

 

Archives, 2023
Tirage argentique / Silver prints of silver
51,5 x 41,5 cm - 54 x 44 cm (avec cadre / with a frame)
© Pauline Assathiany

 
 

Abdel

Abdel est un livre autour d’un projet réalisé il y a bientôt trois ans avec son ami Aristide Barraud. Il s’agit d'une fresque in situ créée dans le cadre de l’exposition Jusqu’ici tout va bien au Palais de Tokyo (2020).Il s’agit d’une fiction autour du personnage d’Abdel du film La haine de Mathieu Kassovitz. Toute l’intrigue tourne autour de ce mystérieux adolescent, mais on ne sait presque rien de lui, il n’existe qu’une image de lui dans le film. À partir d’archives, ils lui ont créé une vie, une histoire, un texte sur lequel Oxmo Puccino a posé sa voie en tant que narrateur. Aujourd’hui, le duo a rassemblé tous les éléments de la fresque dans un objet-livre accompagné d’une cassette. Elle contient dans la face A le texte lu par Oxmo et la Face B une mixtape de rap français des années 90, se clôturant sur des vers de Baudelaire.

Abdel, 2022
Fanzine 80 pages, casette audio et scellé
17 x 12 cm
ed. 17/17

Abdel, 2022
Fanzine 80 pages, casette audio et scellé
17 x 12 cm
ed. 17/17

La haine - Mathieu Kassovitz