Tiziano Foucault-gini
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“Je dessine depuis que je ne m’en souviens pas. Dans une enfance pleine de colère, le dessin était un exutoire, et m’a permis de me construire. Aujourd’hui, il est le fondement de ma pratique. Je l’exerce sans concession, dans l’idée permanente du dépassement. Comme la boxe, longtemps pratiquée, et qui résonne avec la façon dont je travaille. Quand je dessine, je lutte, contre moi-même et mes limites. En bas de chez moi vivent des migrants. Ils ont mon âge. Soudain, mon travail prend un tournant politique.
C’est le moment d’Abandon, une première série. Dürer et Caravage m’aident à faire surgir l’invisibilité de ces êtres. Alors je décide que mes sujets seront réels et d’actualité. Le contrôle, la surveillance, et les symboles qu’ils génèrent : voilà ce que je veux aborder. Arrivé à Paris dans le même temps que le pic de contestation qui a saisi la France il y a plus de deux ans, je n’ai pu qu’être saisit par ces vagues de soulèvements. Et c’est bien cette notion qui anime et déclenche mes travaux. Appareil (argentique) au poing je guette les rouages et les mécanismes vicieux de la gestion des masses, les dérives sécuritaires. Je collecte ça-et-là des images d’archives pour les insérer à mes compositions. Puis le crayon à la main je cherche, j’explore les potentialités de la matière, ce qu’elle a à offrir, ce qu’elle ne permet pas. Le graphite, pauvre, abrupte, primaire, est au service du vrai. De cette économie de moyen surgit un défi pour la main, que je guide de façon à atteindre le réalisme le plus exigeant. Une occasion d’explorer l’amplitude de valeurs et de textures maximale que ce matériau peut offrir, en chercher sa limite. Par cet effort dans le temps, long, que je prends pour chaque oeuvre, je cherche à attraper l’oeil pour bousculer de l’intérieur celui ou celle à qui il appartient. Et par-là j’invite à la contemplation. Mais je n’invente rien, je me fonds simplement dans la pure tradition des artistes et des oeuvres auxquelles je me suis frotté et qui ont façonné ma sensibilité.”
“Je suis né en 1996 au Mans , aujourd’hui je vis et travaille à Montreuil. Mon parcours scolaire débute à l’école des Beaux Arts du Mans où j’ai obtenu ma licence. Ensuite je suis parti étudier à l’Académie des Beaux Arts de Brera à Milan pour y faire ma 4ème année dans le département graphique et estampe. J’ai par la suite rejoint l’école Kourtrajmé dans la première section dirigée par Jr. Cette formation s’est terminée autour de l’exposition « jusqu’ici tout va bien » au Palais de Tokyo. Aujourd’hui je termine mon master aux Beaux arts de Paris dans l’atelier de Julien Sirjacq”.
Tiziano Foucault-gini