« La Isla de las Siete Ciudades » désigne un ensemble d’îles fantômes un temps situé au large de la péninsule ibérique au XV et XVIe siècle. Pendant cette période, l’archipel change de nom, de forme, et dérive progressivement dans l’océan Atlantique au fil de ses apparitions successives sur les cartes espagnoles, italiennes, allemandes et turques de l’époque. Il est une dernière fois situé dans la mer des Caraïbes avant de disparaitre, son histoire se dilue et se mue alors en d’autres mythes, comme celui des Sept Cités d’Or. Restent des descriptions de mondes magiques et des rêves de pierres précieuses.
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The “Isla de las Siete Ciudades” is the name of a phantom group of islands that was once believed to be situated off the coast of the Iberian Peninsula between the 15th and the 16th centuries. Over the course of this period, the archipelago changed name, shape, and position, with successive Spanish, Italian, German and Turkish maps showing it gradually drifting out into the Atlantic Ocean. It appears a final time in the Caribbean before vanishing altogether, as its history blends with other myths, like that of the Seven Cities of Gold. It left behind tales of magical worlds and dreams of precious gems.
L’exposition se construit autour d’une recherche anachronique qui remonte à la fois aux origines de cette légende et à ses ramifications dans nos mythologies contemporaines, la récente découverte d’exo planètes ayant aujourd’hui réactivé et déplacé le fantasme de mondes inexplorés vers le cosmos. En convoquant différents champs d’investigation comme la géologie, la microbiologie, l’astronomie, l’archéologie ou encore l’alchimie, l’artiste active ici des processus qui permettent l’émergence d’un monde nouveau, évocation d’un territoire peut-être disparu ou encore inconnu.
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This exhibition is based on a deliberately anachronistic research project which seeks out the origins of this legend as well as looking to its ramifications for our contemporary mythologies, at a time when the recent discovery of exoplanets has reactivated and transposed the fantasy of unexplored worlds to the cosmos. Bringing together various fields of research, including geology, microbiology, astronomy, archaeology and alchemy, Hugo Deverchère activates processes that allow for the emergence of a new world and the evocation of a territory that has vanished – or that has yet to be found.
During his residency at Casa de Velázquez in 2020, Deverchère set out to find natural environments that could correspond to the vague descriptions of this fictional territory. This exploration enabled him to assemble the raw visual material of this exhibition, consisting of chemical, organic and mineral elements. In this reverse study, it was no longer a question of proving the existence of a hypothetical territory but rather of locating the manifestations of its imaginaries in the real world and to bringing them into being.
Pendant sa résidence à la Casa de Velázquez en 2020, Hugo Deverchère a tenté de trouver des milieux naturels qui pourraient s’apparenter aux vagues descriptions qui subsistent de ce territoire fictif. Cette exploration lui a permis de rassembler la matière visuelle et première de cette exposition: composés chimiques, organiques et minéraux. À travers cette enquête inversée, il n’était plus question de chercher à démontrer l’existence d’un territoire hypothétique mais de trouver dans le réel des manifestations de ses imaginaires, et d’en actualiser les représentations.
Nous découvrons ici un environnement sensible où les œuvres forment un faisceau d’indices qui esquissent une géographie mouvante. C’est un voyage à travers les différentes échelles du paysage, observé et disséqué par de multiples outils allant du microscope au télescope. A travers des dispositifs qui permettent aux matériaux récoltés par l’artiste lors de ses explorations de se rencontrer et d’interagir, des processus de croissance, de cristallisation, de développement, de transformation ou de dégradation rejouent, durant le temps de l’exposition, des phénomènes géologiques et chimiques qui s’établissent d’ordinaire à des échelles de temps immémoriales. L’exposition nous plonge dans les états possibles de la matière et sa transmutation. Elle dévoile des strates imperceptibles du paysage qui, à travers leur métamorphose, génère un nouveau territoire à la fois possible et imaginaire.
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Here we discover a sensitive environment where the works form a series of clues that trace out a shifting geography, a journey through the different scales of landscape that are observed and dissected by multiple tools from microscopes to telescopes. These installations allow the materials gathered by the artist in his exploratory research to encounter and interact with one another. Processes of growth, crystallization, development, transformation and decomposition play out over the duration of the exhibition, recreating geological and chemical phenomena that usually take place over epochal time scales. The exhibition immerses us in possible states of material and their fluxes. It unveils imperceptible strata of landscape which, through their metamorphoses, generate a new territory that is both possible and imaginary.
Les matériaux chimiques et minéraux récoltés au cours des explorations de l’artiste sont assemblés et réactivés par un ensemble de sculptures dont le réseau se déploie à travers tout l’espace. L’installation rejoue et transpose dans le domaine physique le processus mental qui a conduit à l’émergence de l’archipel fantôme à l’origine du projet - territoire à la fois fantasmé et modelé à partir de fragments du réel. Faisant écho aux recherches alchimiques importées en Espagne pendant les conquêtes, les formes en verre soufflé suggèrent une matière en ébullition et renvoient à ses changements d’état, à sa transmutation. Elles sont les organes d’une entité à la fois minérale, vivante et imaginante destinée à évoluer, se développer et contaminer l’ensemble de l’espace.
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The chemical and mineral materials collected during the artist’s explorations are assembled and reactivated by a set of sculptures whose network is deployed throughout the space of the gallery. The installation reenacts and transposes into the physical realm the mental process that led to the emergence of the phantom archipelago at the origin of the project - a territory both fantasized and modeled from fragments of reality. Echoing the alchemical research carried out in Spain during the conquests, the blown glass forms evoke the boiling of matter and suggests its changes of state, its transmutation. They are the organs of a mineral, living and imagining entity meant to evolve, develop and contaminate the entire space.
À travers cette entité, les éléments hétérogènes prélevés en différents milieux naturels se réunissent et se recomposent. Les substances s’agglomèrent, se mélangent, réagissent, cristallisent, érodent, colorent et modèlent. À travers cette métamorphose, elles génèrent un nouveau territoire chimique, organique et géologique, et nous met en présence de cet ailleurs imaginaire qui acquiert ici une consistance tangible.
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Through this entity, the heterogeneous elements collected in various places come together and recompose. Substances agglomerate, mix, react, crystallize, erode, color and shape. Through this metamorphosis, they generate a chemical, organic and geological new territory, and makes us witness the appearance of this imaginary elsewhere which here becomes tangible.